Articles de presse

Chopin : 1er concerto à l’Opéra de Marseille : « MARSEILLE-CONCERTS »

le Provençal, le Soir, le Méridional, 3/12/1994

…Mais dès que Bernard d’Ascoli, la main dans la main avec Cyril Diedench eût pris possession du Steinway, le miracle eut lieu après l’entrée orchestrale du « Concerto pour piano et Orchestre n° 1 en mi mineur (op.11), le pianiste sut souligner non seulement avec une étonnante virtuosité, mais surtout avec délicatesse et raffinement l’allégro maestoso, enchaînant la « Romance », lumineuse et si délicatement lyrique; lui rendant sa spontanéité et sa fraîcheur, sa tendresse mélancolique et sa nostalgie. Sans jamais sacrifier aux « effets », Bernard d’Ascoli a dialogué avec l’orchestre, suspendant sa respiration, la mêlant aux « défauts de l’âme » ceux-là mêmes de Chopin…
Le Provençal 3/12/1994

… L’équilibre du programme exigeait que l’on débutât avec Wagner et que toute la dernière partie du concert fût emplie par la fanastique, Chopin occupant la place centrale, celle de la vedette. Normal d’ailleurs, car on ne saurait jurer qu’une partie du public qui emplissait la salle n’était pas venue sur le seul nom de Bernard d’Ascolli. Lequel d’ailleurs, devant son clavier, ne se comporte nullement en vedette, mais seulement avec une sublime simplicité comme un très grand, comme un immense artiste. Il est de ces musiciens rares, dont Pierre Barbizet, son maître, disait que le piano chante sous leurs doigts. Avec cela, dans ses relations avec la masse orchestrale, il fait montre d’un équilibre, pour ne point dire d’une modestie qui fait oublier tous les reproches que certains misicologues ont pu faire à Chopin de reléguer l’orchestre à l’arrière-plan. Sasn rien atténuer de la magie du soliste, l’interprétation de Bernard d’Ascoli rend justice à l’orchestre. Rarement on a pu assister à pareille symbiose.
Le soir 3/12/1994

Emoi, hier soir à l’Opéra, avant que ne commence la soirée symphonique organisée par Marseille Concerts, avec le Philharmonique de Marseille dirigé par Cyril Diederich. Le pianiste Bernard d’Ascoli avait peu de temps auparavant décelé un mauvais fonctionnement du pédalier du piano. Ce qui aurait rendu l’instrument injouable. On s’affaira beaucoup et la réparation put suffisamment tenir jusqu’au bout du 1er Concerto de Chopin, dont Bernard d’Ascoli était le soliste. Un incident qui n’était sans doute pas recommandé pour l’interprète, mais force est de reconnaître qu’il n’en est rien paru…Le pianiste, un des artistes favoris du public marseillais —il était venu nombreux— a tout de suite établi ses « marques ». Légèreté galbée, finesse, fermeté parfois jusqu’à une certaine nervosité, mais pas d’épanchement superflu. La poésie du jeu était d’autant mieux exprimée qu’elle était sobre. L’articulation, essentielle dans ce qui peut sembler un monologue en dépit de la présence orchestrale, a ouvragé de manière limpide le premier mouvement, tandis que le chant tendre de la Romance au charme rêveur, rayonnait de toute sa tendresse nostalgique. Une vision des plus sensibles qui s’enchaînait au Rondo, dans lequel, se détachant nettement de son partenaire, Bernard d’Asceli dégageait toute la jeunesse, de cette cracovienne, sa gaîté, son exubérance, sa volubilité enthousiaste. Tonnerre d’applaudissements, rappels et Nocturne en mi bémol.
Le Méridional 3/12/1994

« l’Agglo » – Le magazine du pays d’Aubagne et de l’Etoile
Décembre 2009

Bernard d’Ascoli

Virtuose dans le monde, prophète en son Pays

« Chi va piano, va sano » dit-on… Bernard d’Ascoli, lui, s’efforce de faire mentir ce proverbe depuis sa plus tendre enfance. Ce prodige Aubagnais, qui fut l’un des plus grands solistes internationaux, est aujourd’hui revenu à Aubagne, des projets plein la tête et de grandes ambitions pour notre région.

Tout commence à Aubagne, au pied du Garlaban.Cachée au fond d’un chemin qui se perd dans les collines, la maison d’Ascoli abrite le petit Bernard, un pitchoun frappé par le sort qui lui fait perdre la vue à l’âge de trois ans. Couvé par une mère attentive qui voulait prendre sa revanche sur cette fatalité, le petit Bernard se mit alors à précipiter son destin… Sans aller à l’école communale qui, à l’époque, n’est pas adaptée à son handicap, il plie en quelques années son primaire pour entrer en 6e à 7 ans tout rond! Ensuite, tout s’accélère encore : le collège à Marseille, le brevet à 11 ans, les débuts au piano, et les premiers articles de presse. Après cette scolarité en fanfare et quelques auditions remarquées, il termine en apothéose en décrochant son bac à 15 ans!

Désormais libéré de ses obligations scolaires, le petit Bernard, qui a bien grandi, décide de tout consacrer à la musique et au piano. Mais, très vite, ce météorite se sent à l’étroit au conservatoire de Marseille. Il décide alors de se lancer, seul, dans les plus grands concours internationaux… Et à l’âge de 19 ans, le jeune homme remporte le premier prix du concours international de piano de Barcelone.

Mais c’est lors du célèbre concours de Leeds, un des plus grands concours de piano au monde, diffusé en direct à la BBC, que son talent explose au grand jour. Alors qu il n’obtient qu’une 3e place lors de la finale, c’est lui qui emporte les faveurs du public et de la critique et démarre, en trombe, une carrière de soliste international.

De Sydney à Washington, de Tokyo à Montréal, d’émissions télé en albums solos…
Sa vie se joue alors sur un tempo enflammé sans pause ni fausses notes bien entendu!

Retour au Pays

« Au milieu des années 90, j’ai eu la nostalgie du pays et la lassitude des voyages. Désormais, père d’un petit garçon, ce rythme a fini par me peser », confie-t’il. Aujourd’hui il met un temps sa carrière entre parenthèse mais sa réputation reste entière et de jeunes pianistes, avides de ses conseils, l’approchent. Il est alors régulièrement invité par des conservatoires prestigieux pour diriger des Master Classes. Devenu tour à tour père et professeur, il découvre le plaisir de la transmission. A cette même époque, avec sa femme, Eleanor Harris, elle aussi pianiste, ils décident de quitter Londres et reviennent s’installer à Aubagne pour élever leur fils.

Arrivés dans la région, ils ont un projet en tête : monter une structure de formation en piano de haut niveau. Le lieu est tout trouvé, ce sera la maison familiale « Quel meilleur cadre pouvait-on trouver ? Ici les étudiants sont bien plus au calme et bien mieux concentrés que dans l’agitation d’un conservatoire où du violoncelliste à la cantatrice, tout le monde travaille en même temps », explique Bernard d’Ascoli.

Master Class à Aubagne

Aidés par la Région, le Département et la ville d’Aubagne, ils créent l’association Piano Cantabile. Une structure familiale qui propose, tout au long de l’année, des cours d’interprétation et de perfectionnement aux pianistes. « Mais attention, prévient le Maestro, il s’agit d’une formation supérieure. Les cours s’adressent à des candidats de très haut niveau, ayant au moins déjà reçu une médaille d’or du conservatoire ».

Malgré cette sélection féroce, les musiciens viennent de tout le sud de la France pour améliorer leur technique et préparer les plus grands concours. « Déjà une soixantaine d’étudiants sont passés par ici et quarante d’entre eux sont toujours dans l’association. »

Un succès qui confirme le diagnostic que Bernard et sa femme avaient fait en revenant dans la région. « Nous avions constaté une véritable insuffisance dans la formation supérieure en piano. Il fallait combler le vide entre les sorties des conservatoires régionaux et les entrées dans les écoles supérieures de Paris et de Lyon qui demandent un très haut niveau ».

En route pour 2013

Aujourd’hui, le virtuose rêve de développer la musique classique dans la région et de rendre accessible à tous une musique qui souffre trop souvent de son élitisme supposé. « Il y a beaucoup à faire ici. Même s’il y a une ancienne tradition d’opéra lyrique et de piano dans la région, il faut développer de nouveaux lieux et les ouvrir à tous ceux qui veulent y venir. »

L’association Piano Cantabile se prépare déjà à 2013 : « nous avons pour projet de bâtir des Master Classes avec des élèves de l’autre rive de la Méditerranée et de proposer des concerts avec tous les étudiants. »

Et ne lui parlez pas de festivals de musique classique ou d’événements occasionnels… « C’est un aspect qui dessert la musique dans cette région : on ne valorise que le ponctuel. On nous dit qu’il se passe des tas de choses parce qu’il y a les festivals. Mais Orange, Aix ou encore La Roque d’Anthéron ne concernent pas les gens d’ici. Ces festivals sont trop chers, trop snobs et tous concentrés pendant l’été. Le reste de l’année, il ne se passe plus rien. »

Justement, pour lui, 2013, année où la région sera Capitale européenne de la culture, est une chance. D’où son enthousiasme, lorsque le nouveau comité de pilotage du Pays d’Aubagne et de l’Étoile pour « Marseille Provence 2013 » (voir p. 18) lui a demandé d’être partenaire. « J’espère être force de propositions, faire partager mon expérience et parler de ce que j’ai pu voir dans d’autres grandes villes. 2013 peut être l’occasion de bâtir des projets durables au-delà de cette date. Il faut la saisir ! »

Jacques Freschel dans « Zibeline » décembre 2007

Clavier lumineux

Bernard d’Ascoli a triomphé au Théâtre Comoedia, le 24 novembre, dans de grands opus du répertoire. Ce formidable musicien aubagnais, pianiste aveugle, est encore trop peu reconnu au Pays de Pagnol

On le conduit au piano… mais il en devine le chemin ! À tâtons, Bernard d’Ascoli s’installe, mesure posément la distance de son corps au clavier, bien au centre, face à la serrure… Il se concentre un instant et attaque ! Dès lors, rien n’arrête le funambule : ni les traits virtuoses de Liszt ou de Chopin, ni la puissance de Franck ou la fluidité des Jeux d’eau ravéliens…Pas une touche accrochée, ni un accord frappé de guingois… si incroyable que cela paraisse pour un homme qui ne voit ni ses mains, ni le clavier ! Mais là n’est pas là l’essentiel. On ne vient pas à un récital de Bernard d’Ascoli pourvoir un phénomène : on vient entendre un immense musicien. Il a transcendé sa cécité originelle pour tailler, polir son propre diamant, unique et éclatant. Assurément, le virtuose vit essentiellement pour le piano et fait corps avec lui. La bête de concert, ce soir là, un grand Steinway planté sur le parquet ciré de la scène aubagnaise, n’a fait que témoigner des images sonores que le virtuose accumule depuis tant d’années dans sa mémoire auditive et tactile. Il faut le dire… le répéter : nous possédons dans notre région un pianiste d’exception ! Né à Aubagne, Bernard d’Ascoli y réside toujours et dirige dans cette ville une école de formation qui promeut de vrais talents. Lauréat des concours Marguerite Long et Chopin, primé à Barcelone, Leeds, le pianiste accumule les succès outre-Manche, à Vienne, Amsterdam, Sydney, Tokyo, Montréal…

Un grand récital

Le public du Comoedia ne s’y est pas trompé : son enthousiasme a été palpable durant tout le concert et aux nombreux rappels. Un Mozart tout en plénitude sonore et intensité dramatique (Fantaisie K.475), un Liszt impressionniste et lyrique (Jeux d’eau de la Villa d’Este) et un magnifique Prélude, Choral et Fugue de Franck, subtil mélange d’élans et de retenue, ont précédé un beau programme Chopin. De la 4ème Ballade à la Polonaise «Héroïque», en passant par l’étude «révolutionnaire», son jeu a allié une indispensable virtuosité à une expression dosée où le souffle vocal préside, dans une intimité toujours préservée. Bernard d’Ascoli marie la force d’un athlète à la souplesse d’un trapéziste… Sans exubérance ni prétention, le pianiste a également présenté avec clarté chaque pièce du récital. Et ses trop rares enregistrements Chopin sont remarquables ! JACQUES FRESCHEL

CDs Chopin : Intégrales des Scherzi, Impromptus et Nocturnes «Athene-Minerva» 23201 & 23024 divine-arT.com

Chopin Complete Nocturnes CD

“His are deeply probing, exploratory, at times unsettling performances, yet they undoubtedly carry an underlying authority and conviction that is persuasive even – perhaps especially – when they challenge preconceived notions… Chopin’s two Op.48 Nocturnes in particular are outstanding. D’Ascoli’s rubato – often intense, sometimes counterintuitive – lies at the heart of his music making, and makes his Chopin alive and self-renewing.”
Performance **** Sound ****
Tim Parry, BBC Music Magazine – September 2006

***Editor’s Choice***
« A revelatory, probing disc from Bernard d’Ascoli. Anyone who thought of the Chopin sonatas as comfortable, even somnolent music must think again. D’Ascoli unflinchingly plumbs the underbelly of these works, finding a deliberately uncomfortable sense of bleakness. Many have recorded these pieces, but d’Ascoli proves that there is still more to be said. And, at the same time, announces himself as a top-flight pianist.

Let me say at once that even in a heavily competitive market place this ranks among the most remarkable of Chopin Nocturne recordings… Bernard d’Ascoli goes his own heartwarming way unburdened by tradition. From him, the Nocturnes are not a world of sweet dreams but possess a troubled and assertive life… An impetuous thrust given to the D flat Nocturne’s long-breathed Italianate lines, and the sudden plunge into darkness at the end of Op 32 No 1, are two among many examples of performances of a living, breathing presence, the reverse of studio-bound … Hopefully, d’Ascoli’s most stimulating Chopin series will continue. »
Bryce Morrison, The Gramophone – May 2006

“Bernard d’Ascoli has a sound that is clear, liquescent and very appropriate to Chopin… He is a pianist who sounds at one with the instrument, and conveys the feeling that this really is his music. He plays it in a natural, instinctive way that sheds particular light on a self-generating, freely associative piece like the E flat, Op. 55 No. 2, which he describes as a ‘never-ending melody, here reaching its apogee’. This is a release whose totality upholds the distinction of its individual parts, and for anyone who loves the Nocturnes it is well worth adding to the versions, either classic or more recent, in your own collection.”
Stephen Pruslin, International Record Review – February 2006

“How good it is to hear an artist of such exceptional sensitivity and tonal refinement in music that suits his style so well… Take, for instance, the central con fuoco passage of the F major, Op.15 No.1 (track 4, 1’20 in). Here, Pires’s bass line is so fast, furious and over-pedalled as to sound muddied. D’Ascoli holds back a fraction and delineates Chopin’s textures with more emphasis, bringing out both harmony and line to perfection. He also observes more fully Chopin’s andantino marking in the G major, Op.37 No.2, his slightly reflective approach giving an almost filigree lightness to the main semiquaver figuration…D’Ascoli employs more sparingly, but ultimately more satisfyingly, than Pires. Take Op.15 No.2, where Pires leans rather indulgently into all the main phrase repetitions, whereas D’Ascoli keeps things fairly strict until the central doppio movimento section, where he expands and contracts the phrases as the flow of the music dictates to him – very personal to each artist but entirely convincing to my ears.

All the huge variety of moods within these miniature masterpieces strike me as fully realized by D’Ascoli. He rarely courts controversy, certainly not to Pires’s degree, but is fully alive to the improvisational aspects of the works… with those excellent notes, wonderfully refined pianism and a very decent recording that captures D’Ascoli’s full expressive range – as well as his beautifully voiced grand – this is a very considerable achievement”
Tony Haywood, Musicweb International

Chopin Complete Scherzi and Impromptus CD

“Putting on a new CD of Chopin Scherzi and Impromptus (Athene 23024), I wonder how it will measure up to others on the market. Very well, actually, with the notes seeming to glow. But its biography omits the fact that the pianist Bernard d’Ascoli has seen nothing since the age of three. I once looked over his shoulder as he played: whereas most pianists’ hands seem to do their owners’ bidding, his moved with a curious watchfulness, as though they saw as well as felt. He told me that he had no memory of sight – “The idea to me is entirely abstract” – and that he grew up with no sense of being handicapped. He didn’t go to blind school, and did precociously well in the normal system, becoming famous as a recitalist in his native Marseille at 20. The word “handicap” is not in his vocabulary; “frustration” is what he speaks of, and, as a teacher, he is adept at dealing with the frustations of the sighted pupils who flock to his home. Blindness, he says, “has led me to develop my inner ear, and therefore theirs as well. »
Michael Church, The Independent – May 2005

“Since winning the Barcelona Competition in 1978, the blind French pianist Bernard d’Ascoli has had an active career, performing throughout Europe, the US, Canada, Japan and Australia, and with such leading conductors as Järvi, Litton, Sanderling and Svetlanov. His recordings have been regrettably few, however, though they have included impressive accounts of the Liszt Sonata, Schumann’s Carnaval and Chopin’s Nocturnes will follow.

He obviously has a strong affinity for Chopin’s music and much of the playing on this disc – especially of the Scherzos – reminded me of Rubinstein’s and Ax’s. He shares their directeness of approach, firm rhythm tonal refinement and judicious use of rubato.Textures are clear, melodies are shaped with a singer’s sense of line, and inner vices are handled with subtlely. The expressive qualities of the music speak more spontaneously than in Pollini’s very polished but, to me, overly cool accounts.

D’Ascoli’s well-rounded technique meets every demand of the Scherzos, from the spiky brilliance of No. 1 to the bravura octaves of No. 3 and the light filigree of No. 4.

Although he provides plenty of drive and drama when needed (especially in No. 2 and 3), I find that he makes a lasting impression in the more lyrical moments. The breadth and colour he brings to those passages in No. 3 and 4 is exceptional; and it’s done with dignity and inner strength, with no hint of sentimentality or fussiness. He also has a fine of sense structure, pacing the transition passages notably well, especially those that lead into the codas. The Impromptus round out this impressive disc withan ideal combination of flexibility and elegance, the variety of sound and mood in No. 2 being especially notable. I eagerly await this pianist’s account of the Nocturnes. »
Charles Timbrell, International Record Review – May 2005

“Not so long ago Bernard d’Ascoli lived in London and I relished hearing him, particularly enjoying his highly personal interpretations of Chopin’s major works. He now lives in France and I am delighted to say is recording on the Athene label. The four Scherzi, so immediately enjoyable in their own right, offer a wholly different experience when heard as a continuous set. Chopin’s choice for titles for his works, often criticised as arbitrary, show how practical his imagination could be in communicating to both players and listeners when the families are brought together by a sensitive and technically assured musician.

On this well presented CD the eight tracks can be picked at random and thoroughly enjoyed individually as full blooded Chopin gems, packed with excitement and gorgeous lyricism. On the other hand, play the four Scherzi or the four Impromptus consecutively and d’Ascoli brings you as close to Chopin’s intentions as could be possible. Not that either set becomes a four movement single structure; rather do these accounts prove that each belongs to the other three and so, when heard together, bring a unique extra ingredient to the whole.

Nevertheless, do play them as individuals as well as sets. Soak in Bernard d’Ascoli’s delight in flinging his deft fingers into dramatic bouts of virtuosity, yet never losing the overall shape and purpose of the musical architecture. By the way, I am reliably informed that we will soon have a double CD of the complete Nocturnes from the d’Ascoli stable. These I must hear! »
Denby Richards, Musical Opinion

Schumann – Quintet op.44, Arabesque in C op.18, Blumenstück in D flat op.19, with the Schidlof String Quartet, Linn Records CKD 132, 2001
« It is good to have a new recording from the pianist Bernard d’Ascoli, an inspirational artist whose playing on disc is regularly marked by a winning spontaneity. »
Gramophone – November 2001

BERNARD D’ASCOLI

« on any count he is one of the major pianists of his generation. »
« sans aucun doute, il est l’un des pianistes majeurs de sa génération. »
Edward Greenfield, The Guardian. Beethoven concerto no. 1, London Royal Festival Hall, Philharmonia, Kurt Sanderling

« Fête du piano admirablement dominé où les problèmes techniques deviennent jeu d’enfant, où l’interprète a conquis la liberté des grands. Un chef-d’oeuvre a trouvé son interprète. »
Jacques Doucelin, Le Figaro. Paris, salle Gaveau

« Bernard d’Ascoli’s recital given at the Barbican Hall last night was the very acme of pianistic grace and poetic refinement. »
« le récital de Bernard d’Ascoli, donné hier soir au Barbican Hall, était un sommet absolu de grâce pianistique et de raffinement poétique. »
Bryce Morrison, Daily Telegraph. London Barbican Hall recital.

« d’Ascoli est un poète à la sonorité profonde, boisée, au chant éloquent mais simple. »
Alain Lompech, Le Monde. festival de La Roque d’Anthéron

« his already remarkable playing has shown a steady growth in stature, adding still further to his rapidly increasing reputation as one of the most formidable pianists of his generation. »
« son jeu déjà remarquable a encore gagné en stature, accroissant encore sa réputation, faisant de lui l’un des pianistes les plus considérables de sa génération. »
Robert Henderson, Daily Telegraph. Barbican Hall recital

« On s’émerveille d’abord de le voir déployer une telle virtuosité virevoltante sans la moindre hésitation ni erreur. Mais la vraie merveille est bien musicale : celle de la belle sonorité, liquide, transparente jusqu’à l’âme. »
Jacques Longchampt, Le Monde. Paris, salle Gaveau

« a pianist of extraordinary artistic sensibility offered many a fresh insight into that most awkward of piano concertos. »
« un pianiste, à la sensibilité artistique extraordinaire, proposa plein de visions renouvelées de l’un des concertos les plus problématiques. »
Geoffrey Norris, The Daily Telegraph. Chopin E minor concerto, Festival Hall, Royal Philharmonic, Sergiu Commissiona.

« d’Ascoli’s playing is always special… Every note of the intense slow movement was highly charged while maintainig an operatically lyrical line… »
« le jeu de d’Ascoli est toujours exceptionnel… Chaque note de l’intense mouvement lent était entièrement habitée, alors qu’il maintenait une ligne d’un lyrisme d’opéra… »
Robert Maycock, The Independent. Mozart concerto k. 488, Queen Elizabeth Hall, London Mozart Players, Andrew Parrott

« Voilà un vrai musicien ! … Bernard d’Ascoli se signale par un jeu égal et profond, fuyant l’effet sans se dérober devant l’obstacle technique toujours brillamment maîtrisé dans une belle ivresse sonore. »
Jacques Doucelin, Le Figaro. Paris, salle Gaveau

« a phenomenally warm-hearted poetic and dazzling soloist. »
« un soliste phénoménalement chaleureux, poétique et éblouissant. »
Edward Greenfield, The Guardian. Liszt 2nd concerto, London Festival Hall, Paavo Berglund.

« d’Ascoli is a thoughtful and satisfying interpreter who makes a direct connection with music and audience. »
« d’Ascoli est un interprète réfléchi et convaincant, qui entre en rapport direct avec la musique et son auditoire. »
Richard Dyer, Boston Globe. Beethoven 3rd concerto, Symphony Hall, Boston symphony, Grant Llewellyn

« Tout feu, tout flamme, Bernard d’Ascoli aborde le carnaval avec une fougueuse intrépidité… Bernard d’Ascoli s’impose avec sa sonorité superbe, son éloquence et son rayonnement. »
Jean Roy, Diapason Harmonie. Enregistrement Schumann

« To hear him flowing freely and effortlessly here through page after page of the Schumann Concerto is to understand the nature of truly instinctive artistry. »
« l’entendre déployer ici, librement et sans effort, chaque page du concerto de Schumann, c’est comprendre la nature d’un véritable instinct d’artiste. »
Edward Seckerson, The Guardian. Schumann concerto, Festival Hall, London Philharmonic, Vernon Handley

« Les auditeurs privilégiés de ce concert unique, dans leur immense majorité, à la fin du concert, ont laissé vibrer en eux l’écho de ce qu’il faut bien appeler le génie. »
Gabriel Vialle, La Marseillaise. Marseille, société de musique de chambre

« His identification with the piano part was so complete that it was as if he had somehow stepped inside the music, not so much addressing it from the outside as speaking to us from within. »
« son identification avec la partie de piano était si complète que c’était comme s’il s’était en quelque sorte installé au coeur de la musique, en ne s’adressant pas tant à elle de l’extérieur qu’en nous parlant de l’intérieur. »
Malcolm Hayes, The Times. Chopin F minor concerto, Festival Hall, Royal Philharmonic, Andrew Litton

« Mozart’s great C minor Piano Concerto, K491, required no commendation beyond its own outstanding quality. »
« Le grand concerto en ut mineur K491 de Mozart était au-delà de tout éloge par son exceptionnelle qualité intrinsèque. »
Roger Covell, Sydney Morning Herald. Mozart K491, Sydney Opera House, Sydney Symphony, Carlo Rizzi

« on ne sait ce qui est le plus à admirer chez cet interprète, de la simplicité de ton, du phrasé, du registre expressif, de la fluidité comme de la puissance, du jeu des couleurs, en un mot de la richesse musicale qui s’en dégage. »
Georges Gallician, La Provence. Marseille, théâtre Toursky

« he is a player who listens imaginatively before his fingers speak, and whose reflective at times introspective musicianship allows him the time and space this concerto so badly needs. »
« Il est un soliste qui écoute et imagine avant que ses doigts ne parlent, et dont la musicalité, toute de réflexion et parfois d’introspection, crée le temps et l’espace dont ce concerto a tant besoin. »
Hilary Finch, The Times. Beethoven 3rd concerto, London Festival Hall, Royal Philharmonic, Yehudi Menuhin

« Très impulsif, d’Ascoli, grâce à la solidité de sa technique, aboutit à une vision dont la fougue ne se déploie jamais au détriment d’une remarquable architecture d’ensemble. »
Alain Cochard, Répertoire des disques compacts. Enregistrement Schumann

« There was an unusual conjunction of poetry and wilfulness in his playing. »
« il y avait une rare conjonction de poésie et d’impétuosité dans son jeu »
Michael White, The Independent. Wigmore Hall recital

« Sa qualité première, essentielle en ce jeu sacré que réclame Chopin, c’est la limpidité… Il faut une véritable contemplation que seule peut donner la distinction, et chaque geste de Bernard d’Ascoli émane de cette élégance spirituelle qui fait les grands artistes. Pas de remous, pas de violence. Enfin un art où la délicatesse et la force se nouent pour exprimer l’une des plus nobles exaltations de l’histoire des hommes. »
Lucien Guérinel, Le Méridional. Marseille, société de musique de chambre

« One is open-mouthed to see the miracle happening in front of one. »
« On est bouche bée de voir le miracle s’accomplir devant soi. »
Edward Greenfield, The Guardian. Queen Elizabeth Hall recital

« Bernard d’Ascoli semble touché par la grâce. Son interprétation du troisième concerto est un pur miracle ! Ce poète a su transcender son art pour nous plonger au coeur de la quintesscence de l’écriture beethovénienne. »
Serge Alexandre la Marseillaise. « Les nuits pianistiques », Aix-en-Provence

Paris, Auditorium des Halles. Le Figaro, 17 novembre 1990

Bernard d’Ascoli

Poète pudique

Noblesse et pudeur caractérisent le jeu de Bernard d’Ascoli. A trente-deux ans, ce disciple de Pierre Barbizet surprend autant par sa fougue magistralement domptée que par des moyens techniques qui ne se révèlent jamais pour eux-mêmes.

A son clavier comme le peintre devant le chevalet, il brosse de magnifiques paysages au fil de la 2e Ballade et des Funérailles, de Liszt, comme éclairées de l’intérieur. Nul abandon romantique dans tout cela : le respect scrupuleux du texte lui tient lieu de garde-fou. Ce porche grandiose posé, Bernard d’Ascoli fait notre bonheur avec un « Pour le piano », de Debussy, merveilleux de naturel et d’enjouement grâce à un toucher de rêve.

De nouveau la grande forme, en seconde partie, avec la 3e Ballade et la 3e Sonate de Chopin. Peut-être un peu trop de sagesse ? En tout cas, un piano qui a pris une singulière ampleur en un an. Son essor, tout simplement. Il faut désormais compter avec Bernard d’Ascoli. On aimerait que les grandes institutions parisiennes n’oublient pas cet authentique musicien sous prétexte qu’il n’est pas doué pour les éclats médiatiques !

Jacques DOUCELIN

Le Figaro 7 Octobre 1994

MUSIQUE

Bernard d’Ascoli

Pudeur et raffinement

Naguère, Chopin emplissait les salles comme Mozart aujourd’hui. La vague baroque est passée par là. Le génie du compositeur et le talent de l’interprète ne suffisent plus. Il faut au moins jouer une casserole qui a eu l’honneur d’être caressée par les doigts de Chopin pour déplacer les foules. Bernard d’Ascoli nous a pourtant présenté de la belle ouvrage », salle Gaveau. Intelligente en plus.

Ce pianiste français de 36 ans, lauréat du concours de Leeds en Angleterre où il fait une très belle carrière, a, en effet, choisi d’illustrer les cinq dernières années de Chopin. Après la rupture avec la « femme Sand » comme disait Hugo, la solitude et les progrès de la tuberculose aidant, le mal du pays s’empare de Frédéric. Il se réfugie dans la petite forme, rêvant plus qu’il ne travaille ces Mazurkas, ces Nocturnes, ces Valses, la Barcarolle opus 60 ou la Polonaise-Fantaisie opus 61. Les thèmes populaires de l’enfance surgissent de sa mémoire comme des bouffées irrépressibles chuchotées sur le ton de

la confidence. Bernard d’Ascoli tient la balance égale entre l’abandon facile et le détachement à la mode, mêlant la pudeur du poète au raffinement de l’artisan : la main droite chante la courbe mélodique tandis que la gauche joue le maître de chapelle, comme le recommandait Chopin lui-même. Dans les Valses de l’opus 64, il adopte la transparence cristalline d’un Lipatti, mais avec un son plus charnu.

Car d’Ascoli s’engage magnifiquement, mais sans ostentation. C’est avec la 3e Sonate, qui sonne comme un souvenir des jours heureux, qu’il comble son public : fête du piano admirablement dominé ou les pfoblèmes techniques deviennent jeux d’enfant, où l’interprète a conquis la liberté des grands. Un chef-d’oeuvre a trouvé son interprète.

Jacques DOUCELIN

Bernard d’Ascoli sur disques Nimbus et en concert, à la Halle mux »i<n.f tit Toulouse, vuMuhH t’Iasso» l’accompagnero dans le 1″ Concerto de Cbtipin, la ? jtunitrà 20 h .10.

Muhlacker Tagblatt. 6 Dezember 2010

Süddeutsche kammersinfonie setzt Konzertreihe « Mühlacker Concerto » glanzvoll fort – Blinder Solist begeistert Publikum

Vor drei Jahren beeindruckte der in Südfrankreich geborene, blinde Pianist Bernard d’Ascoli im Uhlandbau mit einer einzigartigen Interpretation des Klavier-konzerts Nummer drei von Ludwig van Beethoven. Jetzt war dieser außergewöhnliche Künstler erneut in Mühlacker zu hören. Zusammen mit der Süddeutschen kammersinfonie unter Leitung von Peter Wallinger führte er das Klavierkonzert A-Dur, KV 488. von Mozart auf.

Bernard d’Ascoli bestach bereits im ersten Satz mit seinem schwebend leichten Anschlag, mit dem er die graziösen Themen in bewegtem Tempo überaus transparent gestaltete. Unter d’Ascolis Händen erklang ein besinnliches und beseeltes Adagio, und das Einleitungsmotiv des weithin bekannten dritten Satzes spielte er mit erfrischendem Elan, so dass eine von sprühender Intensität getragene Ausführung zu hören war, zumal auch die süddeutsche kammersinfonie bietigheim den Solisten mit klangprächtiger Fülle begleitete und ihren Begleitpart in gewohnter feiner Nuancierung farbenreich musizierte. Für den freudigen Applaus bedankte sich d’Ascoli mit einer Chopin-Komposition, die gleichfalls voller Energie dargeboten wurde

Rudolf Wesner

The Süddeutsche Kammersinfonie kicks off to a glittering start with its concerto series – Blind soloist holds audience in rapture

Three years ago this blind pianist from the South of France made a deep impression at the Uhlandbau with an interpretation of Beethoven’s 3rd concerto of rare beauty. This extraordinary artist made another appearance here in Mühlacker with the Süddeutsche Kammersinfonie and Peter Wallinger, this time playing the concerto in A major k. 488 by Mozart.

Right from the outset of the first movement Bernard d’Ascoli fascinated us with his limpid, hovering touch which he used to shape the graceful themes, making them sound wonderfully transparent despite a thrilling tempo. The Adagio sounded comptemplative and soulful in d’Ascoli’s hands, and the opening theme of the well-known third movement was played with such dashing freshness that it brought out all the scintillating inensity of the work. In response to the enthusiastic applause, Bernard d’Ascoli gave us a Chopin encore full of energy.

Bietigheimer Zeitung December 2010

Kleine Sinfonie ganz gross

Der Interpret des A-Dur Konzerts KV 488 ist kein Unbekannter in Bietigheim: Bernard d’Ascoli hat schon Beethoven mit der Kammersinfonie gespieit und spricht begeistert von der Zusammenarbeit mit dem Orchester. So unsicher, wie sich der blinde Pianist auf der Bühne bewegt, so sicher ist sein Spielen. Alle Sensoren dieses sensiblen Musikers scheinen auf Hören ausgerichtet zu sein. Während die schnellen Sätze des Werkes eher kraftvoll mit etwas Beethoventendenz erklangen, zauberten die Musiker ein wunderschönes Adagio, das von der Farbgebung schon ein wenig in die Romantik verwies. Besonders beglückend waren die beiden Zugaben des Pianisten, ein Schubert Impromptu und ein Walzer von Chopin, die ausserordentlich virtuos und zugleich berührend von d’Ascoli musiziert wurden.

Irene Schmidt-Makowiec

The soloist in Mozart’s concerto k. 488 is not unknown to Bietigheim audiences. Bernard d’Ascoli has already performed Beethoven with the orchestra and has spoken enthusiastically about his collaboration with it.

The diffidence of this blind pianist when stepping on to the stage is in stark contrast with the complete self-assurance of his playing. All the senses of this highly sensitive musician appear to be directed towards his ear. While the fast movements were made to sound powerful in an almost Beethovenian way, he conjured up a magical atmosphere in the Adagio, colouring it as one would a Romantic work. The two encores were particularly enchanting: An Impromptu by Schubert and a Waltz by Chopin – both of them at the same time extraordinarily virtuoso and affecting.

Memorable evening of romantic music from Bernard d’Ascoli

Horsham Music Circle, The Capitol, April 2011.

West Sussex County Times

There can be no doubting the popularity of Bernard d’Ascoli making his fifth visit to Horsham Music Circle since his first in 1983. This most accomplished of French concert pianists gave a most memorable evening of romantic music. He was warmly received by an appreciative audience left wishing for more.

He opened with Liszt’s descriptive « Jeux d’eau » which, along with « La Leggierezza », gave scope for evocative treatment of the light descending passages.

Schumann was represented by the eloquent Arabesque in simple Rondo Form and by ten short sketches from opus 99 which displayed a colourful array of musical moods.

Bernard d’Ascoli brought out all the wealth of imagination, craftsmanship and musical detail in Mendelssohn’s opus 54 Variations.

Chopin was represented by two justly popular Ballades and the Andante Spianato and Grande Polonaise opus 22. As an encore it was a bonus to hear the Waltz in C sharp minor.

The Steinway Grand responded perfectly to the artistry of d’Ascoli’s fine playing. He plays with unusually wide-ranging expression, from muscular grandeur down to the most restrained pianissimo. His performances reflect the warmth of his personality and superb technique.

G.T.

La Marseillaise
22 janvier 2006

Nul n’est besoin, forcément, d’aller chercher bien loin les solistes talentueux. Le pianiste Bernard d’Ascoli est né à Aubagne en 1958 (où il réside encore) et a étudié à Marseille avec Pierre Barbizet… Lauréat des concours Marguerite Long ou Chopin de Varsovie, primé à Barcelone et à Leeds, Bernard d’Ascoli s’impose d’abord outre-Manche, puis sur les scènes internationales : Vienne, Amsterdam, Sydney, Tokyo, Montréal… s’il joue au festival de La Roque d’Anthéron ou aux « Nuits Pianistiques », l’artiste n’a pas, semble-t-il, aussi bien en France que dans notre région, acquis la reconnaissance qu’il mérite. On sait par ailleurs qu’il dirige, toujours à Aubagne, une école de formation professionnelle (« Piano Cantabile ») destinée aux jeunes pianistes de haut niveau désirant se perfectionner, préparer des concours…

A l’écoute de ces intégrales Chopin, on est frappé par la simplicité apparente du style, la souplesse, la clarté et la respiration des phrasés. Là où d’autres durcissent leur jeu de percussions digitales exubérantes, ou, à l’inverse, affadissent un discours nécessitant un minimum de flamme et d’emphase, Bernard d’Ascoli oppose un climat fondé sur l’équilibre, l’élégance, à mi-chemin entre la virtuosité nécessaire et une sobriété intime. Les scherzos ont ce qu’il faut de souffle héroïque et de frayeur expressive, les impromptus de finesse et de lyrisme, les nocturnes de grâce mélancolique… Un très beau travail pianistique, engagé, qui invite naturellement à l’éloge.

Jacques Freschel

La Marseillaise Mardi 27 novembre 2007

Bernard d’Ascoli, un pianiste d’exception

¦ Exceptionnel, le pianiste Bernard d’Ascoli l’est à plus d’un titre : par une très grande sensibilité musicale, par une très grande sensibilité humaine. Deux concerts successifs en ont donné de nouvelles preuves, ce week-end au Comoedia d’Aubagne.

Samedi soir, il présentait un récital bâti sur des oeuvres très connues ou très rares, articulé avec un soin extrême, pour aller de Mozart à Chopin en passant par Liszt, Ravel – non négligeables, loin s’en faut – et surtout Franck, dont le Prélude, choral et fugue fut sans doute l’événement de la soirée. Oeuvre d’envergure architecturale – le pianiste rappela que Franck, organiste, habitué des grands édifices, avait construit cette oeuvre comme une cathédrale – elle est redoutée de la plupart des interprètes pour ses difficultés, sa complexité, sa virtuosité et donc fort peu jouée en concert. Aussi, quand on l’entend comme ce soir-là, monumentale, impressionnante, le plaisir des auditeurs est décuplé d’autant.

Non moins impressionnantes, la Ballade en fa mineur (dont d’Ascoli dit qu’elle est « le » chef-d’oeuvre de Chopin), cinq Etudes, (soigneusement distribuées entre vif et lent) et la Polonaise « héroïque » de Chopin. Tout cela dans une virtuosité étincelante mais toujours au service d’un jeu intelligent qui ne néglige pas l’humour.

Sensibilité humaine de Bernard d’Ascoli que cette association Piano Cantabile qui, depuis plusieurs années, s’attache à donner à de jeunes pianistes qui ont terminé leur cursus une formation complémentaire adaptée à leurs besoins, dans des conditions financières fort intéressantes. Ces jeunes interprètes bénéficient, outre les cours, d’enregistrements de compacts et de présentation au public, comme ce concert qui eut lieu dimanche, dans le même cadre du Comoedia.

GISÈLE LAVAL

La Marseillaise. 27 November 2007

Gisèle Laval

Bernard d’Ascoli, a pianist of exceptional qualities

Bernard d’Ascoli can be qualified as exceptional in more than one way : because of his exceptional musical sensitvity and also because of his exceptional humane sensitivity. Two consecutive concerts this week-end at the Comoedia theatre gave us fresh proof.

On Saturday night he gave a recital consisting of works which were either well-known or rarely heard, delivered with extreme attention to detail, ranging from Mozart to Chopin and including Liszt and Ravel on the way and above all Franck, whose Prelude choral and fugue was without doubt the high point of the evening. A work of architectural breadth (the pianist reminded us that , being an organist, Franck was familiar with grand edifices and had constructed this work like a cathedral) it is dreaded by most interpreters because of its problems, its complexity, its virtuosity and is therefore relatively seldom played in concert. Consequently, hearing it played that evening so monumentally and so impressively, the pleasure of the audience was all the more enhanced.

No less impressive were Chopin’s Ballade in F minor (Bernard d’Ascoli called this « the » masterwork of Chopin), five études (carefully combined to alternate beween fast and slow) and the Polonaise heroïque. All this with a glittering virtuosity yet which is always subservient to an intelligent pianism in which humour also plays a part.

Les nuits pianistiques d’Aix en Provence

La Marseillaise. Jeudi 9 Octobre 2003

Ce dimanche soir, les Dieux sont au Théâtre du Jeu de Paume. Bernard d’Ascoli semble touché par la grâce. Son interprétation du troisième est un pur miracle !

Ce poète a su transcender son Art pour nous plonger au coeur de la quintessence de l’écriture beethovénienne. Il existe bien une grande école française du piano. Il est regrettable qu’aucun éditeur phonographique ne soit présent pour immortaliser cette soirée. Le public conquis lui réserve un triomphe mérité. Cette soirée avec un orchestre d’Avignon de grande qualité avec François-Xavier Bilger restera dans l’Histoire de ce Festival qui n’a décidément rien à envier à la Roque d’Anthéron sur le plan de la qualité.

Serge Alexandre

La Marseillaise Vendredi 9 décembre 2011

Au Toursky, Bernard d’Ascoli a offert un mémorable récital consacré à Liszt, Beethoven et Chopin.

Virtuosité et sensibilité

Bernard d’Ascoli est toujours un pianiste d’une grande sensibilité, sous-tendue de beaucoup de musicalité. Et ce n’est pas un hasard si le centre de formation pour jeunes pianistes avancés qu’il dirige à côté d’Aubagne se nomme Piano Cantabile, lui qui fait si bien chanter son clavier.

Ce mardi, porteur d’un programme qui lui seyait tout spécialement, il a entraîné le public du théâtre du Toursky – une salle qui se prête aussi très bien à la musique – dans un récital qui fut un moment de réel bonheur.

Pédagogue mais point trop, le pianiste a, en quelques phrases, présenté sa soirée, bâtie autour de Liszt, de son maître à écrire – Beethoven – et de son ami – Chopin. Trois génies musicaux, trois écritures, trois sensibilités, le tout servi par la virtuosité et l’imaginaire de l’Aubagnais d’Ascoli.

Intelligence

Son jeu peut être d’une extrême virtuosité – comme dans la Sonate en ut mineur de Beethoven qui s’achève en suspension après un déluge de notes -, il peut être introspectif, méditatif, voire exubérant mais toujours intelligent. Le pianiste est si profondément « en » musique, qu’il y entraîne aussitôt l’auditoire. Chaque note est présente, chaque nuance entendue, chaque intention pensée, le tout est fluide, éminemment poétique et vivant.

Le jeu généreux a enfin amené le récitaliste à offrir quatre bis, allant de Schubert à Chopin.

Bernard d’Ascoli avait conclu sa courte présentation en espérant que le public aimerait autant que lui le programme choisi : aucun doute à avoir, on l’aurait écouté indéfiniment.

GISÈLE LAVAL

LA PROVENCE 22 juin 2011

Une soirée avec le pianiste Bernard d’Ascoli

Pianiste de renommée mondiale, Bernard d’Ascoli est venu interpréter, avec un immense talent et sensibilité, des oeuvres de Chopin et de Listz, notamment le magnifique « Jeux d’eau à la Villa d’Esté » à l’Oustau Calendal. Né à Aubagne, il a étudié à la fois le piano et l’orgue à partir de l’âge de 11 ans. Ayant poursuivi des études musicales au conservatoire de Marseille, sous la direction de Pierre Barbizet, il a remporté, à l’âge de 19 ans, le premier prix du concours international de piano Maria Canals de Barcelone. Aujourd’hui, Bernard d’Ascoli dirige des classes de maître dans de grandes écoles et depuis 2001, il est le directeur artistique et professeur principal de « Piano Cantabile », centre de formation comptant une cinquantaine d’étudiants, basé à Aubagne, qui soutient de jeunes pianistes de haut niveau en les aidant à préparer leur entrée dans des conservatoires internationaux.

Après avoir écouté son élève-prodige, Alexandre Lory, 20 ans, qui vient tout juste d’être admis à l’unanimité au conservatoire national supérieur de musique de Paris, jouer Rachmaninov, l’éminent soliste a confié: « Je suis ému de revenir à Cassis ». Et oui, car Bernard d’Ascoli se souvient qu’il y avait donné son tout premier récital de piano dans la cour de l’Hôtel de Ville en 1973 à l’âge de 14 ans! Cette soirée d’exception était organisée à l’occasion des 10 ans de Conseils et Patrimoines, à l’invitation de son directeur, Franck Nogues et de Stéphane Ceaux-Dutheil, spécialiste en analyse graphique. Sur le toit-terrasse de l’Oustau illuminé, le nombreux public s’est régalé des mets servis par Alain Caillet après avoir assisté à de doux rêves magiques.

M.L.

Bernard D’Ascoli (au centre avec son épouse Eleanor, pianiste d’origine anglaise), Alexandre Lory, Franck Nogues et Stéphane Ceaux-Dutheil. (photo ml)

Les séductions de Bernard d’Ascoli
La Provence
27 février 2005

Les séductions de Bernard d’Ascoli

Jouant au profit de l’association « voir la vie », dimanche dernier, au théâtre Toursky, le pianiste Bernard d’Ascoli présente, à son récital, toutes les séductions propres à un parcours diversifié. Depuis les festons de variations en fa mineur de Haydn jusqu’aux raffinements de la sonatine de Ravel en passant par l’ampleur polyphonique du prélude, choral et fugue de Franck et toute une splendide partie Chopin. On ne sait ce qui est le plus à admirer chez cet interprète, de la simplicité de ton, du phrasé, du registre expressif, de la fluidité comme de la puissance, du jeu des couleurs, en un mot de la richesse musicale qui s’en dégage.

Georges Gallician

Festival de La Roque d’Anthéron : « nuits du piano : Chopin »
Programme du festival, dimanche 26 juillet 1998 • 20 h 00
parc du château de Florens

F. CHOPIN
(1810 1849)
Deuxième Ballade en fa majeur opus 38
Nocturne en ré bémol majeur opus 27 n° 2
Mazurka en la mineur opus 7 n° 2
Mazurka en ut dièse mineur opus 63 n° 3
Vingt-quatre Préludes opus 28

BERNARD D’ASCOLI piano

Retranché loin des feux des médias, Bernard d’Ascoli mène une carrière qui lui ressemble : discrète mais exigeante, réfléchie mais tout imprégnée de la poésie de la musique. Il n’est pas de ceux qui cherchent la performance, mais la perfection, et ce, depuis l’âge de 11 ans, où il choisit de travailler le piano et l’orgue. Son choix sera décisif lorsqu’il remportera, à 19 ans, le Premier Prix du Concours de Barcelone. S’étant ménagé le temps et le silence nécessaires pour vivre son art, Bernard d’Ascoli partage aujourd’hui sa vie entre la France et l’Angleterre, ses concerts entre l’Europe, le Japon et les États-Unis.

Très tôt, ce grand admirateur de Dinu Lipatti manifeste des dons exceptionnels d’où émerge un tempérament rare. En 1974, il est le plus jeune bachelier français de l’année et, quatre ans plus tard, se fait remarquer à Barcelone. Il se distingue réellement en 1981 lorsque, suite un à Troisième Prix au Concours International de Leeds, il enregistre son premier disque pour EMI et est invité à jouer dans les plus grandes salles du monde entier. Là, le public prend conscience d’un artiste hors du commun, qui s’engage magnifiquement mais sans ostentation, qui adopte la transparence sans jamais perdre de sa consistance, qui s’abandonne à la musique tout en en gardant un précieux contrôle. La fluidité de son jeu subjugue, l’authenticité de son style s’impose.

Les grands chefs et les orchestres ne s’y trompent pas. Bernard d’Ascoli joue alors sous la direction de Sanderling, Litton, Svetlanov, Berglund, Comissiona, Menuhin, Pritchard, Jàrvi, Otaka, Plasson et Andrew Davis. À ce jour, sa carrière est déjà bien établie aux États-Unis – il y fait ses débuts avec le Houston Symphony Orchestra – et dans les grandes capitales européennes alors qu’il ne se fait connaître que depuis 1989 en France grâce à deux récitals à Paris, largement salués par la critique, et des tournées avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et Michel Plasson, avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg et Théodore Guschlbauer et dernièrement avec l’Orchestre National de Lille et son chef Jean-Claude Casadesus. Sa dernière saison a été couronnée de succès grâce à un récital complet des cinq dernières années de travail de Chopin, donné Salle Gaveau (Paris) et au Wigmore Hall (Londres). Ses concerts les plus récents – avec l’Orchestre Philharmonique de Londres au Royal Festival Hall – ont permis de l’entendre dans le Concerto en sol de Ravel.

Grand beethovénien, Bernard d’Ascoli accorde également une place privilégiée dans son répertoire à Liszt, Schumann, Chopin mais aussi Mozart, Ravel, Debussy. Sa discographie réunit à ce jour un disque consacré à Schumann -Carnaval, Papillons, Fantasiestucke opus 111 – et un autre à Chopin – les quatre Ballades et des pièces diverses. Sa vision analytique des choses, de sa vie, Bernard d’Ascoli, né en Provence en 1958, la tient de ce regard qu’il a perdu à l’âge de trois ans mais qu’il n’a jamais considéré comme un handicap. Se sont développées en lui, bien au contraire, une acuité et une lucidité, une grande exigence par rapport à lui-même, à ce qu’il produit au piano, dont peu de personnes peuvent se flatter.
C. B

Magnifique récital de piano avec Bernard d’Ascoli
Un superbe piano à queue, de la marque « Steinway and Sons », avait été installé et accordé dans l’église de Vallouise au cours de l’après-midi du 14 août. Le thème convenu entre Musiques en Écrins et Bernard d’Ascoli était « le piano pré et post romantique ».
En préambule, l’interprète posa l’époque dans laquelle il devait évoluer durant ce concert.
La période romantique couvre les 70 années entre 1825 et 1895. Le contexte politique et sociétal de l’époque influent fortement sur la composition musicale. Le piano techniquement s’est amélioré et est devenu à la mode dans la bourgeoisie. Après 1789, les victoires napoléoniennes, les révolutions de 1830 et 1848, les compositeurs sont libérés de leurs mentors. Ils doivent vivre de leur travail. Ils mettent en musique leurs émotions tout en intégrant le goût porté à l’épopée, au fantastique, à la bravoure. C’est l’âge d’or du piano, et c’est à cette période que F. Liszt invente le récital de piano où l’on joue des oeuvres du passé.

Schubert, Liszt, Brahms et Chopin
Quoi de mieux pour cette soirée que d’entendre les incontournables de cette période ! Schubert, Liszt, Brahms et Chopin. La brillantissime interprétation de Bernard d’Ascoli a ému plus d’un (ou une), présents dans l’église. Les quatre-vingts minutes du récital sont passées très, trop vite et les applaudissements généreux et chaleureux ont conduit à des bis avec le nocturne opus posthume et une des études de Chopin les plus difficiles à jouer, la n° 4 opus 10, parfaitement maîtrisée dans un tempo diabolique.
Enfin, devant la demande du public enthousiaste, Bernard d’Ascoli a clôturé son récital avec la première « Gnossienne » d’Éric Satie.
Un très gros succès qui complète les réussites des concerts précédents de Musiques en Écrins 2014.
A.V.

FESTIVAL DE MUSIQUE DE BESANCON, L’EST RÉPUBLICAIN 23 sep 98

Bernard d’Ascoli : un éblouissant florilège de préludes

Comme il a eu raison, M. Jeanjean, le maire-mélomane de Boult, de lancer son village de 380 habitants dans la grande aventure du festival de Franche-Comté. Dimanche après-midi, malgré le beau soleil qui incitait à la promenade, 260 personnes garnissaient la belle église boultoise. On comprend le public déjà charmé deux jours plus tôt par la prestation du virtuose non-voyant au sein de l’orchestre de Picardie. Comme nous l’avait annoncé le directeur général du festival, Michel Des Borderies, « s’il est une forme musicale qui n’en est pas une, c’est bien le Prélude. Et il faut avoir une sacrée sensibilité pour oser un programme de récital qui lui soit entièrement dédié ».

De Debussy à Chopin

Avec un extrême raffinement, Bernard d’Ascoli sut passer de la fermeté du dessin mélodique et du non-conformisme de Debussy à la volupté raffinée et aux harmonies complexes de Messiaen. Enchaîner avec la virtuosité périlleuse et la recherche de communication avec le cosmos qui animent les préludes de Scriabine. Continuer avec le lyrisme généreux et l’invention mélodique de Rachmaninov, franchir un océan vers l’inspiration nord-américaine, teintée de finesse de Gershwin. Clore enfin avec le prodigieux Chopin. Affirmer avec lui la transcendance de la musique en exprimant les plus profondes émotions humaines, l’exaltation de l’âme et la mélancolie. Curieusement, ces préludes de Chopin nous ont renvoyés à ceux que Debussy composa en 1910 et 1913, en hommage au génial Polonais. Rappelé au moins six fois, le pianiste ajouta au programme deux autres préludes, l’un de Debussy et l’autre de Scriabine, écrit pour la seule main gauche.

Très entouré lors de la réception et notamment par une dizaine de « fans », venus du Jura, Bernard d’Ascoli ne cachait pas son émotion car, dit-il « je n’oublierai jamais l’excellent professeur de piano que j’ai eu, dans mon enfance, à Lons-le-Saunier ».

On savait qu’il était né en Provence, en 1958, avait obtenu à 19 ans, le premier prix du concours international de piano à Barcelone, et réside en Grande-Bretagne, mais on ignorait ses attaches francs-comtoises.

Beau succès de ce « récital à la campagne », preuve éloquente de la décentralisation réussie du 51e festival.

La Marseillaise : Gabriel Vialle 19 janvier 1994
Retour d’Ascoli : quoi de neuf?…Chopin
Sublime concert d’un artiste rare, exigeant, passionné, vrai
Bien des pianistes proposent aux organisateurs de concerts un récital fait d’oeuvres destinées a éblouir les auditoires par leur virtuosité époustouflante (avec souvent en corollaire l’involontaire aveu d’un manque flagrant d’intelligence et de profondeur). Pour la Société de musique de chambre, que nous saluons pour avoir offert a ses adhérents le retour d’un artiste régional (il est né à Aubagne) et de niveau international, Bernard d’Ascoli a proposé un programme.
C’est-à-dire un choix cohérent, logique, d’oeuvres significatives, venues des cinq dernières années de la vie de Chopin. Ni les plus acrobatiques ni les plus connues du public. Celles ou le compositeur au mieux de son inspiration, assume totalement son héritage, qui passe par Couperin, Bach et Bellini, et annonce toute une littérature pianistique moderne, à commencer par celle, géniale – d’Ascoli vient de l’enregistrer, pour un label anglais – de Debussy.
Par l’organisation de son concert – en débutant par la rare « Polonaise fantaisie », l’artiste ne jetait pas au public l’appât d’une page spectaculaire – et par son approche, ni « chlorotique », ni extrovertie, ni exagérément distanciée des autres oeuvres, « Barcarolle – Nocturnes – Mazurkas (l’audition de l’opus 68 N’ 4, page ultime de Chopin, qu’il n’a jamais pu essayer sur son piano, fut un bref moment d’éternité plein de résonances intimes et de vibrations douloureuses) – Valses », le pianiste a proposé aux auditeurs un véritable parcours initiatique
Parcours débouchant sur l’immense « Troisième Sonate », dominée de bout en bout par un d’Ascoli souverain, inquiet et serein à la fois, véritable architecte visionnaire d’une oeuvre où Chopin, aux portes du grand passage, savait si bien chanter l’amour et la mort, la douleur et la vie qui, dans nos destinées humaines, savent si bien se donner la main.
Les auditeurs privilégiés de ce concert unique, dans leur immense majorité, à la fin du concert, ont laissé vibrer en eux l’écho de ce qu’il faut bien appeler le génie
Gabriel VIALLE

Le Méridional
Mercredi 12 janvier 1994
Bernard d’Ascoli: un piano qui éclaire la nuit
Pour le premier concert de l’année 1994, à la Société de Musique de Chambre, Bernard d’Ascoli est venu nous donner un récital Chopin, mais avec une préméditation qui, déjà, force l’admiration. En effet, il se limitait aux cinq dernières années de ce compositeur dont on ne dira jamais assez la lumière qu’il répand toujours sur notre continent (lequel en a davantage besoin chaque jour).
Trois grands axes: La Polonaise-Fantaisie en la bémol, la Barcarolle, la troisième Sonate en si mineur. Une charnière: les deux Nocturnes opus 62. Une pluie d’or: mazurkas et valses. De ce merveilleux parcours, fort de son rassemblement, de ses choix, de sa densité, de sa variété et, bien évidemment, de sa poétique incomparable, Bernard d’Ascoli a tracé les plus beaux fils de lumière qui soient. Car sa qualité première, essentielle en ce jeu sacré que réclame Chopin, c’est la limpidité: pas un instant de confusion, de résonances abusives, d’harmonies emportées par un courant mal contrôlé, ou trop roublard, non, tout était clair au point de pouvoir compter chaque étoile. Puisque nous évoquons la nuit, les deux Nocturnes opus 62 (que Fauré n’a pas pu effacer de sa mémoire) ont été des moments sublimes, comme l’avaient été les mazurkas en la bémol majeur, ou en fa dièse mineur, comme le seront les valses ou les mazurkas en fa mineur en seconde partie, avant la grande Sonate en si mineur et après ce chef-d’oeuvre absolu qu’est la Barcarolle. Parce que, d’un style souverainement acquis, Bernard d’Ascoli fait émerger une simplicité de phrasé, une évidence de mouvement, qui, en fait, sont les fruits les plus hauts sur la branche…
Limpidité encore dans l’extraordinaire fluidité du scherzo de la Sonate et dans tous les contrechants dont Chopin tire les plus profonds envoûtements. Mais pour l’atteindre, il faut une véritable contemplation que seule peut donner la distinction, et chaque geste de Bernard d’Ascoli émane de cette élégance spirituelle qui fait les grands artistes. Pas de remous, pas de violence. Enfin un art où la délicatesse et la force se nouent pour exprimer l’une des plus nobles exaltations de l’histoire des hommes. Merci, Bernard d’Ascoli et à très bientôt
L.Gl.

Oxford Times

ONLINE

Bernard D’Ascoli: Jacqueline du Pre Building

Last Friday’s recital at the Jacqueline du Pre Music Building was a welcome opportunity to hear the French pianist Bernard d’Ascoli. The programme included works by four 19th-century contemporaries who between them revolutionised music for the piano and, in their different ways, transformed the sound world of the instrument.

First we heard Schumann’s Kinderszenen op 15 – a sequence of concentrated miniatures reflecting a range of moods from the boisterous and portentous to the contemplative and dreamy. Schumann packs an immense amount into each of these brief movements. d’Ascoli’s intelligent playing captured nicely the character of each piece and the ever-shifting mood.

Two pieces by Liszt followed, offering a complete contrast in style. The opening passages of Les Jeux d’Eaux a la Villa d’Este is magically evocative of water gushing from a fountain. D’Ascoli conveyed the contemplative quality of the work with freshness and conviction. The second piece, La Leggierezza, with a similarly poetic colouring, displayed equally accomplished technique.

Mendelssohn’s Variations Serieuses op 54 completed the first half of the concert. A four-part chorale-like theme provides the material on which this work is based. The sober tone of the music and the backward nods to Bach and Beethoven offered yet a further counterpoint in style.

The second half of the programme was devoted to Chopin – the Ballade No.l, five of the Etudes and the Polonaise op 53. d’Ascoli is well known as an interpreter of Chopin’s music. His 2005 recording of the Nocturnes on the Athene-Minerva label was selected as an Editor’s Choice by Gramophone magazine and certainly stands comparison with other performances on disc.

D’Ascoli’s playing is muscular and impassioned. At times I found this a little heavy. For example, the Ballade seemed rather mannered and constrained, and I would have like more spring in the rhythms of the middle section of the Polonaise. The audience, however, was attentive and enthusiastic, and d’Ascoli played two encores – a Prelude by Debussy (Minstrels) and a Prelude by Chopin. Those who missed the concert might judge d’Ascoli’s playing themselves by buying the CD.

9:16am Thursday 28th February 2008

By Simon Collings

Bernard d’Ascoli : itinéraire d’un pianiste

La Provence J Giuliani Août 2007

Cet artiste d’exception, aveugle à 3 ans, a joué dans plusieurs grandes salles internationales. Il dirige à Aubagne l’association Piano Cantabile.

Aubagnais d’origine, Bernard d’Ascoli ne s’est véritablement intéressé à la musique qu’à partir de 11 ans. Sa vie, il l’a doit surtout à sa mère. Elle l’a soutenu avec acharnement, inspiration et dévotion. Il devient aveugle à 3 ans, et à 7 ans, il entre en CM2 dans une institution privée pour enfants en difficultés pédagogiques. « Nous étions 8 par classe et c’est le noeud de ma vie car mon caractère s’est formé à la loi des durs », explique t’il. Élève brillant, il passera son bac avec mention à l’âge de 15 ans. Tout bascule à 11 ans, lorsque la musique entre véritablement dans sa vie. « C’est un choc émotionnel lors de ma rencontre avec un professeur d’orgue marseillais, Sauveur Bruscchini, dont la compétence et l’enthousiasme communicatif m’apprennent à ouvrir les oreilles ». Le professeur repère immédiatement dans cet enfant, un artiste hors du commun et Bernard entreprend alors des études pianistiques sérieuses. Il apprend la musique braille étudie le solfège au conservatoire de Marseille. Ensuite, tout s’accélère. Il travaille et progresse grâce à des professeurs qui vont l’emmener vers les concours internationaux. « je suis entré dans la classe de piano dirigée par Pierre Barbizet de Marseille, et Rose Lejour m’a suivi pendant 10 ans dans son lointain Jura ». L’artiste donnera son premier récital d’orgue à 12 ans et au piano 2 ans plus tard.

Une vie trépidante
A 19 ans, il arrête l’orgue, gagne le 1° prix au concours de Barcelone en 1978 et achète un Steinway « qui est toujours dans le salon ». Il est ensuite lauréat des concours Marguerite Long, Bach de Leipzig et Chopin de Varsovie. Sa vie devient trépidante, il se produit pour son premier grand récital à Londres où il rencontre sa compagne, Eleanor Harris, et en 1981, le pianiste se lance dans une carrière professionnelle avec dotation, agent, engagements multiples. Il se produit à Tokyo, Melbourne, Sydney, Washington et Boston. « Ce fut, analyse-t-il, une période de doute face au stress et aux responsabilités. La pression devenait intense et les engagements s’enchaînaient », mais tout en souriant, il précise « ça a tenu »

2 élèves entrent au conservatoire national de Paris
Vers 1996, sa 2° voie se dessine. « C’est un nouveau tournant pour moi avec naissance de notre fils Stéphane » . Le virtuose désire conserver ses acquis tout en dirigeant des master classes. Le projet de l’association Piano Cantabile prend alors forme et est lancé en 2001. Avec l’aide d’Eleanor, elle-même pianiste britannique de haut niveau, ils assurent tout au long de l’année dans leur résidence d’Aubagne, des cours d’interprétation et de perfectionnement instrumental. Cette structure, subventionnée par la région, le département et la commune, permet de récupérer des jeunes qui sortent des conservatoires et qui se destinent aux conservatoires supérieurs de Paris ou de Lyon, ou aux écoles de formation destinées aux futurs professeurs de conservatoires. En 2006, une trentaine d’étudiants a bénéficié des cours. 3 d’entre eux ont été présentés au conservatoire supérieur de musique de Paris et 2 ont réussi l’entrée. C’est une performance exceptionnelle car 17 places seulement étaient ouvertes pour 129 candidats. Cette réussite est certainement due à la valeur des postulants, Fabrice Bibas et Paisit Bon-Dansac, ce dernier tout juste âgé de 14 ans, mais aussi à la qualité des enseignements prodigués par l’association Piano Cantabile.

Tout en faisant un retour sur son parcours exceptionnel et grandiose, l’artiste exprime ses souhaits de se développer autrement et notamment grâce aux nouvelles possibilités que lui offre l’informatique. Cette technologie n’étant bien sûr qu’un moyen et non une fin. Et en s’adressant à sa compagne, il explique « Eleanor m’a toujours soutenu et rassuré et elle m’aide en permanence. Cette association, c’est aussi son oeuvre car elle intervient en complément, fait des études sur la mémorisation, gère les gestes et les défauts d’attitude des pianistes ». Et de conclure « Nous avons une grande chance de vivre à la campagne et d’assouvir notre passion pour la musique et pour la vie sans contrainte d’aucune sorte ».

Ne manquez pas le prochain récital de ce pianiste exceptionnel. Il se produira le 24 novembre prochain au Comoedia d’Aubagne.

With the Sydney Symphony Orchestra, Sydney Opera House
« Bernard d’Ascoli’s return to this country to supply unhurried, thoughtfully phrased, lovingly detailed playing in Mozart’s great C minor Piano Concerto, K491, required no commendation beyond its own outstanding quality. »
Sydney Morning Herald – 23 October 2000

« Zibeline » magazine. Jacques Freschel. December 2007

Luminous piano-playing

Bernard d’Ascoli brought the house down at the Comoedia theatre on 24 November in a recital of masterworks. This formidable musician from Aubagne – a blind pianist – remains little-known in his native Pagnol region.

He is led to the piano…and yet he could probably sense how to reach it! Tentatively, he installs himself, measuring carefully the distance of the stool, centring his body in relation to the lock… A moment of concentration and then…dive! From that moment on, nothing hinders this tight-rope walker, neither the virtuoso passage-work of Liszt or Chopin, nor the driving force of Franck, nor the fluidity of Ravel’s Jeux d’eau…not a single smudged note nor a single chord awry…as incredible as it may seem for a man who can see neither his hands nor the keyboard! But this is a secondary issue. One doesn’t go to a recital of Bernard d’Ascoli to watch a performer of feats. One goes to listen to a great musician. He has transcended the blindness he was stricken with and created his own unique, sparkling diamond. Without doubt, this virtuoso pianist has made his instrument an essential part of his life, forming one body with it. The beast in question that evening – a concert Steinway installed on the waxed parquet stage – was only there to bear witness to the sound images that the virtuoso has been accumulating in his aural and tactile memory for so many years. Let it be known – indeed reiterated -: we have an exceptional pianist living in our region! Born in Aubagne, Bernard d’Ascoli lives there still and is Artistic Director of a piano academy which promotes highly-gifted pianists. Award-winner at the Marguerite Long and Chopin competitions, prize-winner at Barcelona and Leeds, Bernard d’Ascoli has been highly successful on the other side of the Channel, in Vienna, Amsterdam, Sydney, Tokyo, Montreal…

A great recital

The audience of the Comoedia rose to the occasion: its enthusiasm was palpable throughout the concert and for the many encores. Sonorous richness and dramatic intensity in Mozart (Fantasie K.475) , impressionistic and lyrical in Liszt (Jeux d’eau à la villa d’Este) and a magnificent Prélude choral et fugue of Franck, a subtle mixture of momentum and self-restraint. All this preceded a beautiful collection of Chopin works. From the 4th Ballade to the Polonaise heroïque, including the Revolutionary study on the way, his playing allied indispensable virtuosity with finely-judged expressivity with vocal breathing being the guiding principle; and yet through it all he maintained a constantly intimate atmosphere. He also spoke about each work with clarity, avoiding any exuberance or pretention. Ontop of this, his rare Chopin recordings are remarkable!

Jacques Freschel

nocturnes BBC music mag 2006

Mulhouse décembre 1999

Méridional Guérinel janvier 1994

Marseillaise Vialle janvier 1994

l’Est Républicain – festival de Besançon septembre 1998

la Roque d’Anthéron 1998

la Marseillaise octobre 2003

la Marseillaise Gisele Laval 27.11.07

Jacques Freschel la marseillaise janvier 2006

International record review nocturnes & scherzi

independent Maycock + translation

Georges Gallician la Provence mars 2005

Figaro J Doucelin 1994

Figaro Doucelin 1990

Figaro Doucelin 1990 translation279

critique Zibeline Freschel décembre 2007

3 critiques Marseille décembre 1994

nocturnes Gramophone Morrison 2006